Olivier Donval est inarrêtable ! Le coureur cycliste malvoyant et malentendant a décroché son sixième titre de champion de France consécutif, samedi dernier à Bayeux en Basse-Normandie. De bon augure à quelques semaines des Jeux Paralympiques de Londres. Mais le champion du monde en titre a également annoncé qu’il mettrait un terme à sa carrière à la fin de la saison.
Dans quel état d’esprit êtes-vous après cette nouvelle victoire sur la scène nationale ?
Olivier Donval. Je suis soulagé car la course était difficile. On s’est vite retrouvé à deux vélos avec le tandem dijonnais. Malheureusement, on n’a pas réussi à les distancer avant le sprint final. On avait quelques appréhensions car le duo bourguignon est très bon dans cet exercice. Mais on a été plus malins pour s’imposer au sprint. C’est aussi une grande satisfaction de rester invaincu avec John Saccomandi, mon pilote, sur l’épreuve en ligne des Championnats de France.
Avec ce sixième titre consécutif de champion de France, comment expliquez-vous votre suprématie hexagonale ?
OD. On s’est toujours remis en question chaque année. On a continué à progresser. Il y a une part de travail personnel et malheureusement un manque de renouvellement des coureurs cyclistes déficients visuels ainsi que des tandems tricolores.
Cela veut-il dire qu’il y a Olivier Donval et les autres ?
OD. Non car ce dimanche matin, Damien Debeaupuits et Alexis Febvay ont pris leur revanche en remportant le contre-la-montre des Championnats de France. Avec eux, c’est la relève qui se prépare. Après l’ère Donval, on aura l’ère Debeaupuits durant quelques années.
« Debeaupuits fait partie des tous meilleurs mondiaux »
Avez-vous élaboré une stratégie spécifique pour ces Championnats de France ?
OD. On voulait user physiquement nos adversaires avant de les surprendre dans les cinq derniers tours. Malheureusement cela n’a pas fonctionné et on a dû faire avec les moyens du bord jusqu’au sprint final.
Vouliez-vous dynamiter la course ou attendre la bonne opportunité pour vous échapper ?
OD. On voulait durcir la course dès le début. On voulait fatiguer nos adversaires afin d’attaquer sur la fin.
Vous attendiez-vous à une telle concurrence sur cette compétition ?
OD. Elle était peu nombreuse mais de qualité. Damien Debeaupuits a le potentiel pour faire partie des tous meilleurs mondiaux. Je pense aussi qu’ils vont réaliser un bon résultat lors des Jeux Paralympiques de Londres en septembre prochain
« Aux Jeux, on vise clairement la victoire »
Pensez-vous déjà aux Jeux Paralympiques de Londres ?
OD. Depuis deux semaines, on pensait être qualifiés pour les Jeux de Londres. On va se préparer physiquement pour être au top de notre forme. Nous referons un pic d’entraînement début septembre afin d’être prêt pour notre épreuve. On va tout mettre en œuvre pour réaliser la meilleure performance possible sur la course sur route. Au vu de la configuration du circuit et de notre potentiel, on vise clairement la victoire.
Après les Jeux, mettrez-vous un terme à votre carrière ?
OD. Après les Jeux, je terminerais ma carrière à Montlouis-sur-Loire lors d’une course promotionnelle. Cela me permettra de faire mon jubilé avec tous mes copains avec qui j’ai concouru depuis une douzaine d’années.
Olivier, comment envisagez-vous l’avenir ?
OD. La reconversion passe par la concrétisation de projets professionnels avec l’école des cadres de santé pour devenir manager dans le monde médical. Mais j’ai également des projets personnels avec ma chérie.
Propos recueillis par Romain Beauvais