Véritable tremblement de terre ! Olivier Donval a terminé, samedi, à la sixième place des Jeux Paralympiques de Londres. Les champions du monde ont tenté à maintes reprises de prendre la poudre d’escampette mais les Italiens, Polonais et Espagnols veillaient au grain. C’est finalement les frères Pizzi, qui ont décroché la médaille d’or devant les Polonais, Kosokowski –Korc (2e) et les Slovaques, Janovjak-Mitosinka (3e). De son côté, Damien Debeaupuits et Alexis Febvay ont abandonné au quatrième tour en raison d’un ennui mécanique.
Le rêve ne s’est pas réalisé pour Olivier Donval. A Brands Hatch, le champion du monde en titre ne s’est contenté que de la sixième place de la course en ligne des Jeux Paralympiques de Londres. Une énorme contre-performance pour le tandem tricolore. « C’est une grande déception car on visait vraiment le titre paralympique. Le scénario de la course n’a pas été en notre faveur. On a eu plusieurs occasions mais on s’est fait contrer par les Italiens et on n’a pas réussi à les suivre car on a payé de nos efforts consentis durant toute la course », avouait-il après l’arrivée. Preuve que les frères Pizzi, étaient trop forts. Après leur deuxième place sur le contre-la-montre de mercredi, les Transalpins voulaient prendre leur revanche. C’est chose faite puisqu’ils décrochent l’or devant les Polonais et les Slovaques.
Pourtant les champions du monde en titre avaient préparé cette course au millimètre près. Il y a quatre ans, ils avaient connu un ennui mécanique qui les avait privés du titre. Cette fois-ci, ils avaient tout prévu. « Depuis deux ans avec Damien Debeaupuits et Alexis Febvay, on a une tactique en place. On temporise dans le premier tiers de la course avant de lancer les hostilités chacun son tour ». Une stratégie qui aurait pu payer si le tandem dijonnais n’avait pas abandonné après le quatrième tour en raison d’un ennui mécanique. Un coup du sort dont ce serait bien passé les Tricolores.
Donval, l’homme à battre
A la mi-course, le peloton était toujours groupé. Personne n’arrivait pas à faire la différence sur ce circuit technique de huit kilomètres. « La course était hachée avec beaucoup de temps mort. Personne ne vissait pas. On était souvent trois devant mais cela revenait à chaque fois. C’était assez pénible ». Effectivement, il faudra attendre les derniers tous pour voir enfin la course se décanter. Malheureusement pas en faveur des Français.
« On avait la pancarte de favori sur le dos. Nos adversaires avaient peur de nous car ils savent que l’on aime bien être dans des petits groupes de trois. On a l’habitude de bien gérer ce genre de configuration de course. C’est pour cette raison que l’on voulait attaquer avant pour ne pas arriver au sprint ». Mais les Italiens, les Polonais, les Espagnols ou encore les Slovaques en avaient décidé autrement. Maintenant Olivier Donval pense à son avenir. « J’ai pleins de projets extra-sportifs. J’ai encore envie de découvrir le monde et de m’épanouir davantage. J’ai également envie de créer une famille car le sport ne fait pas tout dans la vie ». Une chose est sûre, on ne le reverra pas de si tôt sur un vélo.
Debeaupuits pense déjà à Rio
Une page du cyclisme français se tourne avec Olivier Donval mais une nouvelle est en train de s’écrire avec Damien Debeaupuits. Pour ses premiers Jeux, le Dijonnais était venu pour apprendre. « Je suis content d’avoir vécu ses supers moments. C’est une expérience exceptionnelle à vivre et très formatrice. On est vraiment dans un monde à part. Mais on peut voir que sur les Jeux, on se dépasse plus que sur les autres compétitions de l’année car la médaille de bronze vaut deux fois plus que sur une épreuve normale », exprimait-il après la course.
Mais le Français a fait mieux qu’apprendre puisqu’il a pris, mercredi, la cinquième place du contre-la-montre. Mais reste frustré après l’épreuve en ligne où il a dû abandonner après seulement trente-deux kilomètres de course. « Je suis déçu pour Alexis Febvay car on aurait aimé terminer sur une bonne note pour notre dernière course internationale ». Même si Damien Debeaupuits aurait aimé offrir une médaille à son pilote, le Dijonnais se projette déjà vers les prochains Jeux Paralympiques qui auront lieu au Brésil en 2016. Le cyclisme handisport a donc bien trouvé le digne successeur d’Olivier Donval.
Par Romain Beauvais, à Londres.