Ça y est, c’est fini ! Olivier Donval vient de mettre un terme à sa carrière, ce samedi 20 octobre lors du Trophée handisport disputé à Montlouis (Indre-et-Loire). Le champion du monde en titre a déjà des projets plein la tête : un Tour du monde à titre personnel début 2013, une formation au sein de l’école des Cadres de Santé et pourquoi pas un jour, intégrer la Fédération française handisport (FFH)
Il est à peine 15 heures ce samedi 20 octobre lorsqu’Olivier Donval et son pilote John Saccomandi franchissent la ligne d’arrivée du Trophée handisport disputé à Montlouis (Indre-et-Loire). Sous des conditions climatiques exécrables, les champions du monde en titre s’inclinent au sprint face au duo Debeaupuits/Hidalgo. Qu’importe le résultat, les deux compères étaient présents en Touraine pour retrouver de bonnes sensations sur le vélo avant de raccrocher définitivement le tandem. « C’était une joie, un plaisir immense de courir une dernière fois avec mon coéquipier et ami John (Saccomandi), déclare Olivier Donval. Évidemment, il y avait plus d’émotion au lendemain des Jeux Paralympiques qu’à Montlouis. C’est la fin d’un cycle. Je suis content de passer à autre chose. » Reste maintenant à Damien Debeaupuits de reprendre le flambeau.
Pourtant à ses débuts en 2001, le natif de Landivisiau ne s’attendait pas à devenir l’une des stars du cyclisme handisport. « Je suis très fier de mon palmarès. Trois olympiades, un titre de champion d’Europe et du monde et sept couronnes nationales. Sans oublier la médaille de bronze aux Jeux Paralympiques de Pékin en 2008, rappelle-t-il. Je suis content parce que je trouve que cela ressemble à quelque chose de construit, de réfléchi. Ma carrière a été échelonnée de défaites mais je ne retiendrai que les belles victoires. » Comme celle obtenue en 2003 sur la scène européenne. Un premier succès qui allait forcément en appeler d’autres.
Donval : « Porter le maillot arc-en-ciel reste l’apothéose de ma carrière. »
Dès 2007, le coureur malvoyant et malentendant s’allie avec un nouveau pilote lors des Jeux Panaméricains disputés en Colombie. « Nous avons appris à nous connaitre au fil des compétitions et des entrainements. Une complicité s’est vite installée entre nous. Bien sûr qu’il y a eu des différends mais cela n’a jamais vraiment été très loin car notre force était le dialogue. Les problèmes se sont rapidement réglés avant que cela ne s’envenime », confie John Saccomandi. Avant que Donval ne surenchérisse : « Nous avons des caractères différents. C’est ce qui a fait la force de notre binôme. Notre complémentarité sur le tandem nous a permis de réaliser des performances de haut vol. »
L’année suivante, les deux amis obtiennent une prometteuse médaille de bronze lors des Jeux Paralympiques de Pékin. Le travail a enfin payé pour le tandem tricolore. Et la consécration est arrivée en septembre 2011 avec à la clé : le titre de champion du monde. « C’est un moment exceptionnel. Porter le maillot arc-en-ciel, qui représente un symbole fort dans le cyclisme, reste l’apothéose de ma carrière », se souvient-il avec bonheur. Ne reste plus qu’à décrocher le titre olympique.
Tourner la page londonienne
Malheureusement pour eux, le tandem français, qui a attaqué tout au long de la course en ligne, n’a pris que la sixième place des Jeux Paralympiques de Londres. Une vraie désillusion pour Olivier Donval. « C’est encore difficile de redescendre car on était bien préparé. On avait mis les meilleures chances de notre côté mais après c’est la dure loi du sport, se remémore-t-il avec émotion. Je n’ai pas encore réussi à tourner la page. Quelques nuits, je me rappelle de mes sensations sur cette course. Mais je préfère me souvenir des moments passés avec mes amis, ma famille et mes fans qui ont fait le déplacement pour me voir courir. Ce sont ces instants qui ont marqué ma vie. » Et maintenant que va-t-il faire ?
Le champion a déjà des projets plein la tête. En janvier prochain, Olivier s’envolera pour un Tour du monde de huit mois avec sa compagne pour aller à la rencontre de nouvelles cultures. En rentrant de son périple, il retrouvera l’école des Cadres de Santé afin de tisser un lien entre le monde médical et le mouvement sportif. Et qui sait dans quatre ans à Rio, Olivier Donval pourrait faire partie de l’encadrement fédéral de la Fédération française handisport (FFH).